Le contrôle continu, qu’en penser ?

Le contrôle continu, qu’en penser ?

9 août 2019 0 Par   kevin cornet

Suite à la réforme du lycée, le contrôle continu va prendre une part beaucoup plus importante dans les résultats soit 40% de la note finale comme l’indique l’éducation nationale.
Dans cet article, je vais présenter plusieurs arguments en faveur du contrôle continu. Jugez-en ensuite par vous-mêmes !

Le contrôle continu, c’est la régularité récompensée

Le système qui consiste à évaluer en grande partie le travail effectué par un élève sur une année scolaire en quelques heures commence à reculer .. Que penser de ce système ? Il peut être avantageux pour certains. Celui qui n’a pas travaillé régulièrement durant l’année et qui met le paquet les dernières semaines et bien content de ce système. Mais, que penser de l’élève qui travaille régulièrement toute l’année et qui malheureusement se plante en fin d’année ?

Alors, qui favoriser dans ces deux cas particuliers ? Régularité ou effort sur un moment ?
Je me range personnellement du côté de la régularité. Pourquoi ? D’une part parce que le fait de travailler régulièrement fait plus appel à la mémoire long terme. De ce fait, l’élève pourra plus facilement mobiliser ses connaissances a posteriori. D’autre part, l’élève qui a travaillé toute l’année régulièrement a fait preuve de persévérance,
il s’est engagé durant toute l’année scolaire ! Dans ce cas-ci, ce n’est pas forcément un élève qui travaille pour les notes mais ce peut-être aussi pour acquérir la connaissance transmise (si tenté qu’elle soit utile pour l’élève, autre débat !)
Dans l’autre cas, c’est clairement pour avoir de bons résultats, peu importe ce qui est appris, ce sera vite oublié après les examens.

Plus d’évaluations, c’est plus proche du vrai et c’est moins de stress !

Bien entendu, je pense qu’il est également nécessaire d’accompagner les élèves dans cette transition du contrôle continu !
Il faudrait à mon avis plus d’évaluations. Pourquoi ? Parce que l’élève pourra mieux rebondir sur la leçon en cours !
Les lacunes étant mises en évidence plus rapidement, l’élève perdra moins le fil de la leçon s’il décide de réviser à temps.
Ceci est très important pour des matières comme les mathématiques. En effet, en maths, les connaissances sont imbriquées. Celles du chapitre précédent sont réutilisées pour le chapitre suivant. Avec ce système de suivi, cela pourrait permettre de diminuer le taux de décrochage en mathématiques.
Autre chose importante, le résultat de l’évaluation ne devrait pas être vu comme une punition. Qu’il y ait des appréciations judicieuses pour orienter, pourquoi pas.

Mais je ne suis pas vraiment pour donner une note qui ne reflète pas forcément les efforts fournis par l’élève..
C’est comme un match de foot, une équipe peut perdre au score tout en ayant fait preuve d’une plus grande combativité que l’équipe adverse.. Et pourtant, nous ne récompensons pas cette dernière engendrant des frustrations tout comme les évaluations à l’école ..
Pour revenir sur l’idée de faire plus d’évaluations dans un contexte où les notes existent, l’avantage est que chaque note pèse moins sur la moyenne minimisant ainsi l’échec que vient de subir l’élève. Puis l’avantage, c’est que toutes ces notes refléteront beaucoup mieux le travail de l’élève dans la matière en question. En maths, lorsque l’on fait de l’échantillonnage, on prend également beaucoup d’individus à sonder afin de coller le plus près possible à la réalité.

On devrait mieux préparer nos élèves aux grosses épreuves

Autre avantage du contrôle continu, le stress est réparti sur toute l’année en cours et non sur une semaine.
C’est bien de vouloir entraîner les élèves à résister au stress mais les prépare t’on suffisamment à des grosses épreuves comme le bac ?
Concrètement, leur apprends t-on à maîtriser leur respiration par exemple ? Hélas non, et pourtant, le système scolaire inflige bien ces périodes de stress.
Nous vivons dans une société très anxiogène. Le temps de travail a certes diminué faisant diminuer la fatigue physique mais le stress quant à lui a considérablement augmenté. La fatigue psychique est devenue monnaie courante ! Ainsi, certains vont jusqu’à penser qu’il est bon de stresser …

Ainsi, on devient plus endurant ! Je dirai quand même qu’il y a des limites, on inflige par un gros stress (qui n’a jamais été vécu) sans préparation au préalable ! C’est comme si on demandait à quelqu’un de faire le marathon alors qu’il vient à peine de commencer la course à pied !
L’entraînement est pour ma part un pré-requis indispensable et je ne pense pas que ce soit un ou deux bacs blancs qui vont suffirent à entraîner les élèves ..
Etant donné que nous sommes à l’heure d’une politique d’austérité, le fait de faire plus de bacs blancs n’est à mon avis même pas envisageable.
Je préconise donc soit de coacher au préalable les élèves ou alors d’aller vers un système scolaire sans bac. Ainsi, ce système réparti le stress sur toute l’année ne nécessitant pas (pour la plupart des élèves) une préparation préalable.

Pourquoi le contrôle continu ? Parce que l’impartialité des corrections du bac est plus que douteuse

Dernier argument en faveur du contrôle continu, la correction du bac. Savez-vous que l’on paye les correcteurs au nombre de copies corrigées ? Trouvez-vous cela normal ?
Personnellement, pas du tout ! Tout ce que ça encourage, c’est d’en faire le plus possible quitte à rogner sur la qualité de la correction !
Pour des tâches comme celles-ci, on devrait payer les correcteurs à l’heure et non à la tâche. Sinon, pourquoi ne pas encadrer les correcteurs s’ils ne veulent pas travailler ? Mais au moins, la qualité prime sur la quantité et non pas l’inverse .. Imaginez la conséquence qu’ont ces corrections sur la vie de nos élèves ..

De plus, pensez-vous que les copies sont corrigées de façon égalitaire ? Je dirai un grand non étant donné que les correcteurs sont avant tout humains. Ils ont donc comme tout le monde des jours avec, des jours sans. L’idée serait donc de contrôler les corrections pour plus de justesse.
Puis, chaque correcteur est différent ! Donc, chaque correcteur a son point de vue entraînant des disparités notamment pour les corrections des épreuves de philosophie.
Puis sans parler de cela, certains seront plus indulgents que d’autres également.
Un autre exemple, un élève qui a faux au début de sa copie aura à mon avis plus de chance d’être pénalisé même si la suite est juste. Pourquoi ? Parce qu’il aura laisser une première impression mauvaise au correcteur. Dans le cas contraire, je pense que ce sera à l’avantage de l’élève !
Donc, voilà, tant de disparités dans cette correction du bac !

Et vous, qu’en pensez-vous alors ? Contrôle continu ou un seul examen ponctuel ?

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